Faite de matériaux naturels et très épurée, la maison japonaise traditionnelle inspire autant qu’elle fascine. Focus sur ses particularités.
Très différentes des habitations marocaines ou européennes, les maisons japonaises sont une invitation au dépaysement. Authentiques, uniques, les maisons traditionnelles au Japon sont aussi belles à l’extérieur qu’à l’intérieur. Découvrez quelles sont leurs caractéristiques et particularités.
Table des matières
Brève histoire des maisons traditionnelles japonaises
Les premières maisons japonaises traditionnelles ont vu le jour durant l’ère Heian, qui correspond sur notre calendrier à la période entre l’an 794 et l’an 1185. A cette époque, les maisons japonaises étaient construites pour les couches sociales les plus pauvres : paysans, artisans et marchands. Pour leur construction, on utilisait des matériaux produits localement, comme le bois, le bambou et l’argile. Il s’agissait alors d’habitations temporaires : on les reconstruisait tous les vingt ans environ.
Encore aujourd’hui, les maisons japonaises ont conservé leur apparence traditionnelle. Beaucoup sont encore en bois, en bambou ou en argile, ce qui leur donne une belle apparence authentique et pittoresque. De plus en plus d’habitations récentes sont construites en béton, suivant les principes d’architectures moderne venues d’Europe. Malgré cela, elles conservent leur apparence traditionnelle.
Pour cette raison, les habitations japonaises offrent une vue très dépaysante pour les européens voyageant au Japon.
Quelles sont les caractéristiques des maisons traditionnelles japonaises ?
Les habitations japonaises sont facilement reconnaissables grâce à leurs caractéristiques uniques au monde, parmi lesquelles :
- Les portes coulissantes japonaises composées d’une paroi translucide en papier de riz (washi) montée sur un cadre en bois ;
- Un sol en tatamis ;
- Un hall d’entrée où, suivant la tradition, on laisse ses chaussures avant de pénétrer dans la maison ;
- L’engawa, une véranda en bois souvent sur pilotis ;
- Dans la chambre, un lit futon qui consiste en un matelas directement déposé au sol, ou déposé sur un sommier de lit lui-même posé à-même le sol.
Ces caractéristiques sont les plus populaires et les plus reconnaissables, mais la maison japonaise ne se résume pas qu’à cela !
L’extérieur d’une maison japonaise
Il est intéressant de noter que, traditionnellement, les maisons japonaises n’utilisaient pas le verre. Cela peut sembler étonnant pour les européens. Sans verre, comment laisser entrer la lumière naturelle à l’intérieur de l’habitation ? C’est le rôle des fusuma, ces panneaux coulissants dont la paroi en papier washi est translucide. Utilisés comme séparations de pièces à l’intérieur de la maison, les fusuma se retrouvent aussi à l’extérieur de la maison, en tant que murs, portes et fenêtres.
Côté matériaux, on privilégiait traditionnellement le bois, qui est produit localement et réputé résistant en cas de tremblement de terre. Malheureusement, beaucoup d’habitations nippones en bois n’ont pas résisté au cours du temps et, sous l’effet de l’humidité, des incendies et des catastrophes naturelles, ont été détruites et n’ont jamais été reconstruites. Quant aux temples, sanctuaires, châteaux et palais anciens, ils sont soigneusement conservés et régulièrement rénovés par le gouvernement japonais afin de ne pas subir le même sort.
Il existe quatre grands types de maisons traditionnelles japonaises : les fermes (noka), les maisons de pêcheurs (gyoka), les maisons de montagne (sanka) et les maisons urbaines (machiya). Ces dernières sont différentes des habitations situées en zone rurale. En effet, souvent, les maisons rurales sont en bois et construites de plain-pied, souvent surélevées sur une plateforme également en bois. Quant aux habitations urbaines (machiya), elles étaient plus étroites et construites en hauteur, avec souvent deux étages. Les maisons urbaines mitoyennes étaient collées l’une à l’autre et les voisins partageaient l’eau et les toilettes.
Dans les grandes villes comme Tokyo ou Kyoto, on peut encore apercevoir de belles habitations urbaines traditionnelles (machiya). Certaines ont même été transformées en hôtels, pour le plus grand plaisir des touristes à la recherche d’authenticité et de traditions.
L’intérieur d’une maison japonaise
L’intérieur des habitations japonaises traditionnelles est très épuré. Les pièces à vivre sont spacieuses et peu meublées. Les sols sont en tatami. On retrouve, entre chaque pièce, les incontournables portes coulissantes en bois et papier washi.
Pour entrer à l’intérieur d’une maison japonaise, on doit d’abord passer par le vestibule où l’on doit, pour respecter les traditions japonaises, retirer ses chaussures. On appelle cette pièce le genkan.
Dans la pièce à vivre équivalant à notre salle à manger, on ne trouve ni table ni chaises. À la place, les japonais placent une table basse chauffante entourée par des coussins, sur lesquels on va s’assoir pour manger.
Dans la chambre, on ne retrouve pas de lit comme nous en avons en Europe, mais des futons.
La cuisine est, quant à elle, assez similaire à la nôtre, à la différence des ustensiles et équipements qui sont beaucoup plus orientés vers la cuisine japonaise.
Enfin, la salle de bain japonaise se constitue de deux pièces séparées. La première, dotée d’un lavabo, sert à se déshabiller avant le bain. Pour prendre celui-ci, on se dirige vers la seconde pièce qui accueille une baignoire, souvent en bois. Traditionnellement, la baignoire est chauffée à une température haute et les Japonais restent à l’extérieur pour se laver. L’eau d’une seule baignoire peut ainsi servir à toute la famille. Quant aux toilettes, ils sont situés dans un espace séparé de la salle de bain. Aujourd’hui, beaucoup de maisons japonaises sont équipées des toilettes japonaises modernes que l’on connaît, qui sont dotées d’une technologie dernier cri.
Le jardin
Les maisons japonaises traditionnelles sont tournées vers l’extérieur. Même en milieu urbain, elles disposent souvent d’un jardin ou d’une cour extérieure.
Le jardin n’est pas seulement décoratif. Il fait partie de toute une philosophie de vie. Inspirés par la religion bouddhiste et le zen, les jardins japonais invitent à la méditation. Ce sont donc des espaces tranquilles où la nature est omniprésente. Un jardin japonais privilégie des plantes au feuillage persistant, comme les pins, afin de rester vert tout au long de l’année. Il est fleuri en été.
L’eau a aussi son importance dans les jardins japonais. Symbole de vie et de pureté, l’eau est un élément phare de la philosophie zen. C’est pourquoi on retrouve toujours un bassin, une source naturelle d’eau ou une fontaine dans les jardins japonais.